L'association Asphodèle l'avait promise belle. Elle le fut. La soirée a commencé tout en douceur avec Fabienne Sabatrie. Sur des accords de guitare aux accents jazz-blues-rock, elle chante "la vie comme au cinéma", farniente sur les "plages de Deauville", meurt "au pays de l'amour fou"... Et renaît de plus belle pour chanter la migration de "toi, tu as quitté tes amis, tes amours, tes aînés", mettre un baume poétique sur "les ecchymoses de la vie" avant de s'éclipser "en femme toujours rebelle", le regard tourné vers un ailleurs Argentin. Voyage, voyage... La soirée s'est achevée sur l'ovation d'une salle chauffée à blanc par un Manu Dibango au sommet de son art. En grand bâtisseur de ponts, en ambassadeur de paix convaincu, Manu a gratifié le public d'un prodigieux safari musical blues-jazz-soul-rock. De "petite fleur" de Sydney Bechet aux "Rues d'Antibes" en passant par "Soul Makossa" et bien d'autres titres, le maître a, encore une fois, fait montre de son génie. Maestria ré-haussée par l'incroyable talent des musiciens de son Gang. Le public se souviendra longtemps des solos -époustouflants- du batteur Jacques Conti-Bilong et du percussionniste Guy Nwogang. Généreux. Sublimes. Comment ne pas être, dès lors, le public le plus généreux de France? En tout cas, celui qui était vendredi soir à l'Asphodèle a terminé la soirée debout, se déhanchant, frappant dans ses mains et chantant. Conquis. |